Après des études universitaires, je suis affecté en tant que responsable financier à l’Université de Carthage.
Mais en 2011, je démissionne pour débuter une carrière dans le cinéma.
Je ne suis jamais parvenu à me détacher d’un questionnement permanent sur moi-même, sur les choix que j’ai faits dans ma vie et sur ceux que je n’ai pas fait. En revanche, je suis sûre d’avoir fait le bon choix en rompant avec tout le confort de mon métier de fonctionnaire pour me lancer dans une voix pourtant plus périlleuse, le cinéma.
Ce choix est, d’une certaine manière, diamétralement opposé à celui de mon ami Kamel, même si nous avons tous les deux pris la décision de nous lancer dans une vie risquée et dangereuse. Sauf que le cinéma pour moi représente la vie tandis que l’extrémisme religieux représente la mort.
Confronté à l’idée d’avoir été l’ami d’un homme devenu terroriste, d’un homme auquel je ressemblais et m’identifiais à 20 ans, qui avait le même âge que moi, venait d’une classe sociale similaire et de la même région que moi et avec lequel je partageais la même passion pour le sport et le cinéma, je m’interroge sur ce que j’aurais été aujourd’hui si, en 2005, j’avais décidé de poursuivre mon désir d’immigrer au Canada. Si comme Kamel ce désir de vivre a ailleurs avait échoué, serais-je tombé dans le piège des chasseurs de kamikazes ?